Même Marine Le Pen semble prendre ses distances. Après la révélation par le site Correctiv d’une réunion secrète relative à un projet d’expulsion massive des Allemands d’origine étrangère vers un «Etat modèle» en Afrique du Nord à laquelle avaient participé plusieurs hauts responsables du parti d’extrême droite Alternativ für Deutschland (AfD), la tête d’affiche du Rassemblement national (RN) a fait part, le 25 janvier, de son «opposition flagrante» avec ses collègues d’outre-Rhin. Au Parlement européen, les deux formations sont pourtant alliées au sein du groupe Identité et Démocratie. Mais la polémique a pris une ampleur telle – poussant près de 1,5 million de personnes à manifester le week-end du 20 janvier selon les organisateurs – que la quadruple candidate à l’élection présidentielle a pu craindre qu’elle ne gâche la stratégie de «dédiabolisation» mise sur pied depuis des années par le RN, à quelques mois des élections européennes.
Rhétorique xénophobe et islamophobe
C’est dire la radicalisation du discours anti-immigrés de l’AfD depuis sa création en 2013, quand les priorités affichées par le parti étaient es