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Droits des femmes

Excision : l’OMS veut interdire la pratique aux professionnels de santé

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L’organisation onusienne a publié ce lundi 28 avril de nouvelles lignes directrices pour mettre un terme aux mutilations génitales féminines.
A Nantes, le 8 mars 2024. La pratique de l'excision existe toujours dans une trentaine de pays et environ 4 millions de fillettes en sont victimes chaque année. (Maylis Rolland/Hans Lucas.AFP)
publié le 28 avril 2025 à 10h50

Quatre millions de petites filles sont concernées chaque année par les mutilations génitales, une pratique encore courante dans une trentaine de pays. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce lundi 28 avril son souhait de les interdire.

Pour ce faire, l’agence de l’ONU compte mettre en place un code de conduite à destination des professionnels de santé. «Ils doivent être des agents de changement plutôt que des auteurs de cette pratique néfaste, a déclaré Pascale Allotey, responsable à l’OMS de la santé sexuelle et de la recherche. Ils doivent fournir des soins médicaux de haute qualité à celles qui en subissent les effets.» Les professionnels de santé appellent encore souvent eux-mêmes à pratiquer l’excision. Ils pourraient pourtant être «des leaders d’opinion influents pour faire évoluer les mentalités» à ce sujet, estime l’OMS.

Les mutilations génitales féminines impliquent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes des femmes. Souvent liées à des normes culturelles, elles sont généralement pratiquées sur des jeunes filles avant qu’elles n’atteignent la puberté et ne présentent aucun avantage pour la santé. Au contraire, elles peuvent entraîner de graves problèmes, notamment des infections, des hémorragies, la stérilité et des complications lors de l’accouchement.

Selon l’ONU Femmes, 230 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont subi une mutilation génitale. Des efforts considérables ont été déployés pour mettre un terme à cette procédure traumatisante et douloureuse. L’OMS affirme que la probabilité qu’une fillette subisse cette pratique a été divisée par trois depuis 1990.

L’organisme rappelle que «les survivantes peuvent avoir besoin d’une gamme de services de santé à différents stades de leur vie, allant des soins de santé mentale à la gestion des risques obstétriques et, le cas échéant, aux réparations chirurgicales».