Une «conférence internationale de soutien à la population du Liban» est organisée ce mercredi par la France, pour marquer le premier anniversaire de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth. Emmanuel Macron, qui s’était rendu à dans la capitale moins de 48 heures après le drame, s’est personnellement engagé à ne «pas abandonner les Libanais». Le chef de l’Etat français a essayé de convaincre la classe politique du pays de former un gouvernement d’union nationale et d’engager des réformes. En vain. Excédé, il avait fini par la qualifier «d’irresponsable». Le Président cherche désormais à sauver le pays du Cèdre malgré ses dirigeants.
La réunion de mercredi est la troisième du genre convoquée par Paris pour mobiliser les efforts et les fonds internationaux afin de secourir le pays, plongé dans une interminable crise politique, économique et sociale. La France, qui avait donné 85 millions d’euros en 2020 et s’apprête à annoncer un montant au moins aussi élevé, joue le rôle de «locomotive» du train de l’aide internationale, assure l’Elysée. Outre le président libanais, Michel Aoun, l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi et les Premiers ministres irakien Moustafa al-Kazimi et canadien Justin Trudeau participeront au sommet virtuel, présidé par Emmanuel Macron. Durant la réunion, sera diffusée une intervention vidéo enregistrée de Joe Biden.
«Il y a urgence absolue à sortir de cette obstruction organisée»
L’annonce de la conférence avait été faite le 16 juillet par Jean-Yves Le Drian, au lendemain du renoncement du Premier ministre désigné Saad Hariri à former un gouvernement, après huit mois de tentatives infructueuses en raison de la paralysie des pôles du pouvoir libanais. «Ce dernier développement confirme le blocage politique dans lequel les dirigeants libanais maintiennent délibérément le pays depuis des mois», déplore un communiqué du Quai d’Orsay, estimant qu’«il y a une urgence absolue à sortir de cette obstruction organisée et inacceptable». Un nouveau Premier ministre, Najib Mikati, chargé à son tour de cette formation, n’a pas encore abouti, même s’il semble avancer plus vite que son prédécesseur.
La menace de sanctions contre des dirigeants et entités libanais est brandie par la France depuis plusieurs mois. Plusieurs individus ont déjà été visés, affirme l’Elysée, qui refuse toutefois de communiquer leurs noms. L’avertissement a été repris par l’Union européenne, qui a annoncé vendredi être en mesure d’imposer des sanctions ciblées aux dirigeants libanais responsables du blocage politique, afin d’aider à la formation d’un gouvernement. La liste des personnes et des entités qui seront sanctionnées doit encore faire l’objet d’un accord à l’unanimité des Vingt-Sept de l’UE. Aucun nom n’a été cité pour le moment.