Plus de deux ans après l’explosion du port de Beyrouth, la totalité de la partie nord des silos à grain endommagés en 2020 s’est effondrée ce mardi matin. Un nuage de fumée s’est formé après l’effondrement de huit tours de la structure endommagée par le souffle de l’explosion du 4 août 2020, qui a fait plus de 200 morts et 6 500 blessés et dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise.
Selon l’Orient-le-Jour, cet effondrement intervient alors que la structure est endommagée depuis plus d’un mois par un incendie causé par la fermentation des grains de blé qu’elle enferme. Les autorités libanaises n’auraient pas pris de mesures concrètes pour éteindre cet incendie.
#BREAKING The last remaining 8 silos of the Beirut port silos’ northern block collapsed minutes ago sending up a cloud of dust. Experts had said the collapse of the northern block, where fermented grains had been ablaze for over a month, was “inevitable.”
— Sally Abou AlJoud | سالي (@JoudSally) August 23, 2022
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Incendie des silos cet été
Le 31 juillet et le 4 août derniers, d’autres tours s’étaient effondrées après qu’un incendie s’est déclaré début juillet dans la partie la plus endommagée des silos. Des experts notaient que cet incendie provenait de la fermentation des stocks de céréales restantes, conjuguée à de fortes températures. Les tours qui se sont effondrées ce mardi étaient les dernières du bloc nord des silos.
Selon l’ingénieur civil français Emmanuel Durand, qui a installé des capteurs à l’intérieur des silos, le bloc sud est stable. L’incendie de cet été a ravivé le traumatisme de proches de victimes de l’explosion du 4 août 2020. Ce jour-là, la puissante déflagration avait été déclenchée dans un entrepôt abritant des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium stockées sans précaution. Touchés de plein fouet par le souffle de la détonation du 4 août 2020, les silos à grains du port, qui avaient absorbé une partie du choc, s’étaient partiellement écroulés.
En avril, les autorités avaient ordonné la démolition des silos, mais la décision a été suspendue en raison de l’opposition des proches des victimes du drame qui veulent en faire un lieu de mémoire. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamie, avait affirmé quant à lui que 25 000 mètres carrés du port de la capitale seraient consacrés à la construction de nouveaux silos, ajoutant que le financement proviendrait de donateurs internationaux et de son ministère. L’enquête sur les causes du drame est suspendue depuis des mois en raison d’obstructions politiques des autorités.