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Analyse

Explosions de bipeurs : un tournant du conflit entre Israël et le Hezbollah

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La milice chiite est prise de court et humiliée par l’attaque inédite du mardi 17 septembre qui marque une faille sécuritaire majeure. Le risque d’embrasement régional est plus élevé que jamais.
Le village de Houla, dans le sud du Liban, après un tir israélien, lundi 16 septembre. (Ammar Ammar/AFP)
publié le 17 septembre 2024 à 21h20

Ce spectaculaire feu d’artifice, plutôt qu’une opération militaire classique, marque-t-il le début de l’offensive israélienne majeure attendue au Sud-Liban ? L’explosion de milliers de bipeurs entre les mains des membres ou proches du Hezbollah aux quatre coins du Liban, lundi 17 septembre, survient au moment où l’escalade à la frontière israélo-libanaise semble imminente, avec un risque d’embrasement régional plus élevé que jamais. Il s’agit en tout cas d’un tournant décisif sur le front Israël-Hezbollah, chauffé régulièrement mais avec retenue depuis le 8 octobre 2023.

En ajoutant lundi à ses objectifs de guerre «le retour en toute sécurité des habitants du nord [d’Israël] chez eux», le cabinet israélien signifiait clairement sa détermination à lancer une offensive d’envergure au Liban pour éloigner le danger des attaques du Hezbollah à sa frontière. «L’action militaire» contre le Hezbollah est «le seul moyen de garantir le retour des habitants du nord d’Israël dans leurs foyers», avait fait valoir le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, à l’émissaire américain Amos Hochstein, qui s’emploie depuis des mois avec une réussite relative jusque-là à contenir une escalade totale.