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Fabien Mandon, un nouveau chef d’état-major expérimenté pour moderniser les armées françaises

Pilote de chasse et actuel chef d’état-major particulier d’Emmanuel Macron, il remplacera le général Thierry Burkhard à la rentrée.
Fabien Mandon à Paris, le 16 janvier. (Ludovic Marin /AFP)
publié le 23 juillet 2025 à 19h46

Il est désormais l’un des plus importants personnages de l’Etat français : Fabien Mandon, 56 ans, a été nommé chef d’état-major des armées, ce mercredi 23 juillet, lors du Conseil des ministres. Pour la première fois depuis plus d’un quart de siècle, c’est à un aviateur que revient, sous l’autorité du président de la République et du gouvernement, la charge de commander les opérations militaires, de chapeauter les chefs d’état-major de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air et de l’espace, d’assister le ministre des Armées dans l’emploi des forces, de conseiller le gouvernement, d’exploiter le renseignement militaire, de gérer le personnel du ministère ou les relations internationales militaires. Le tout dans un contexte international en pleine dégradation, avec une accélération et une brutalisation des relations entre Etats, et une augmentation spectaculaire des budgets alloués à la défense française.

Près de 150 missions de guerre

«Je suis là pour remplir les missions qu’on m’a confiées, je n’ai pas d’état d’âme […]. Je suis un homme de terrain, mais il faut garder de la hauteur pour éclairer le chemin, ouvrir, orienter», disait Fabien Mandon, en 2012, au Berry Républicain, alors qu’il prenait le commandement de la base aérienne à vocation nucléaire et de la base de défense d’Avord, dans le Cher, et de leurs 7 000 aviateurs et aviatrices.

Né dans le Val-d’Oise en octobre 1969, puis élevé dans le centre de la France et à Lyon, fils d’un ingénieur et d’une kiné, sans lien avec le milieu militaire, cet amateur de pêche à la mouche s’entraîne d’abord pour devenir footballeur professionnel à l’OL. Devenu pilote de chasse pour réaliser un autre rêve d’enfant, il se réalise sous l’uniforme. Marié à une Espagnole, père de trois enfants désormais adultes, il a à son actif près de 150 missions de guerre, notamment en Libye et au Tchad, aux commandes de Mirage F1 et 2000 D. «En Afghanistan, j’ai tué. Et je sais qui j’ai tué. Des talibans. J’ai une âme de combattant», assure-t-il dans le long portrait que lui a consacré l’Express début juillet.

Secret des secrets

Actuel chef d’état-major particulier d’Emmanuel Macron, et donc conseiller militaire le plus proche du Président, dans le secret des secrets, le nouveau «Cema», comme on dit dans le jargon militaire, a aussi une longue expérience des cabinets ministériels et des relations internationales. Ancien chef du cabinet militaire de la ministre Florence Parly puis de Sébastien Lecornu, il a aussi été chargé des relations avec les pays d’Europe et d’Amérique du Nord, et des questions liées à l’Union européenne, à l’Otan et l’ONU lors de son passage à la direction générale des relations internationales et de la stratégie du ministère. Réputé toujours souriant et affable, imperturbable et efficace, il s’est vu confier ces derniers mois par l’Elysée des missions sensibles, proches de la diplomatie.

Après quatre ans comme Cema, le général Thierry Burkhard souhaitait raccrocher les gants cet été. Charge à son successeur de reprendre et d’accélérer la modernisation des armées françaises. Alors que les questions de dissuasion nucléaire reviennent en force dans le débat en Europe, l’expérience du général d’armée aérienne Fabien Mandon, qui prendra ses fonctions le 1er septembre, pourra se révéler précieuse. Cette nomination, très attendue, donne le top départ pour le grand mercato de l’été dans les armées. Le président de la République et chef des armées, Emmanuel Macron, a déjà annoncé que l’actuel major général des armées, Vincent Giraud, un temps pressenti pour la fonction de Cema, devient son nouveau chef d’état-major particulier.