Menu
Libération
Deux ans après

Face aux blocages, des appels à une enquête internationale sur l’explosion du port de Beyrouth

Article réservé aux abonnés
Explosions à Beyrouth: la colère des Libanaisdossier
Devant l’inertie et la corruption de la justice libanaise, victimes, ONG et militants des droits de l’homme réclament une investigation indépendante.
Les silos à grain du port de Beyrouth, partiellement en feu, mardi. (Issam Abdallah /Reuters)
publié le 4 août 2022 à 6h45

Plus personne n’entretient la moindre illusion sur le fait que justice puisse être rendue au Liban concernant l’explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth qui avait dévasté la capitale libanaise faisant au moins 215 morts et 7 500 blessés. Depuis deux ans en effet, les responsables libanais soupçonnés ou impliqués, soutenus par les plus hauts dirigeants du pays, ont usé de manœuvres et de subterfuges politiques et juridiques pour faire obstruction à l’enquête et entraver la justice.

Le premier juge chargé du dossier n’a jamais pu même interroger le Premier ministre et les trois anciens ministres qu’il avait convoqués. Il a fini par être révoqué. L’enquête poursuivie par un deuxième magistrat a été interrompue à plusieurs reprises avant d’être suspendue depuis fin décembre 2021, à la suite d’interventions politiques.

Quelle est la cause de l’explosion ? Pourquoi des tonnes de nitrate d’ammonium étaient entreposées dans le port de Beyrouth ? Qui est responsable du désastre ? Pourquoi les avertissements sur les dangers de la présence de ce stock de matières explosives ont-ils été ignorés ? Ces questions essentielles restent donc sans réponse, deux ans après la catastrophe.

Nitrate et contrats

Devant cette impasse, les avocats des familles de victimes, des ONG et des militants des droits de l’homme cherchent à se tourner vers la justice internationale. «Il est devenu clair