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Guerre Hamas-Israël

Familles des otages français : «Tout ce qu’on veut, c’est une photo, vivante ou morte, on veut savoir»

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Guerre au Proche-Orientdossier
Des familles d’otages français du Hamas, réunies à Tel-Aviv pour une conférence de presse ce jeudi 12 octobre, ont demandé publiquement à Emmanuel Macron d’intervenir.
La sœur et le père de Karine Journo, kidnappée par le Hamas lors de la rave party. A Tel-Aviv, jeudi. (William Keo/Magnum Photos pour Libération)
publié le 12 octobre 2023 à 21h22

Les rangées de bouteilles d’eau minérale, les cakes moelleux, les baigneurs de retour de la plage croisés dans l’ascenseur, les professionnels de l’hasbara (la propagande, en hébreu) à l’accent américain qui refilent leurs numéros de portable à qui en voudra : tout dans cette conférence de presse, au deuxième étage de l’hôtel Carlton de Tel-Aviv, semble si familier, si normal. Atrocement normal. Loin de l’horreur des kibboutz suppliciés du pourtour de Gaza et des champs transformés en charnier. Mais, derrière ce pupitre où sont apposées les photos de disparus franco-israéliens, il suffit d’un mot tremblant, d’une larme brûlante, d’un hoquet qui vaut tous les hurlements pour être plongé au cœur de l’horreur.

Il y a Doron Journo, solide gaillard au français chancelant et sa fille Meitav, à l’anglais rageur, précis comme un scalpel. Ils sont sans nouvelles de Karine, leur fille et sœur, depuis samedi 7 octobre au matin et ce message, à 8h42 : «La famille, si je ne rentre pas à la maison, je vous aime.» Suivra un appel de quelques secondes mêlant cris et détonations. Comme des centaines d’autres, Karine Journo n’aurait raté