La mort de la compositrice et interprète Françoise Hardy émeut la presse du monde entier. Si elle n’aimait pas beaucoup monter sur scène, ce ne sont pas ses tournées mais plutôt l’adaptation de ses tubes en anglais, en allemand, en italien, ou encore en espagnol qui l’ont fait connaître à l’international. La polyglotte aimait chanter dans plusieurs langues.
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Le journal anglophone The Guardian rappelle que Françoise Hardy est l’une des pionnières du courant musical yé-yé : «Une des premières chansons, la Fille avec toi, commence par les mots anglais : “Oh, oh, yeah, yeah”.» Cette ex-étudiante en allemand à la Sorbonne avait aussi connu le succès outre-Rhin, souligne le très respecté Der Spiegel. En remportant l’Otto d’argent en 1966, un trophée décerné par le magazine allemand Bravo, elle était montée au rang de deuxième chanteuse la plus populaire en Allemagne. Françoise Hardy collectionnait les récompenses internationales.
«Si elle avait une cause, c’était la défense de la légalisation de l’euthanasie»
En 1968, au troisième Festival international de la chanson à Rio de Janeiro, elle avait aussi gagné un Coq d’or avec la chanson A quoi ça sert ? Le quotidien le plus influent du Brésil, Folha de S.Paulo, salue la mémoire d’une «femme d’un génie intense» qui avait su «capter les désirs de la jeunesse comme si elle effeuillait une marguerite». Elle était le «symbole du malaise adolescent et des jeunes du monde entier», renchérit le quotidien italien la Stampa.
Le Washington Post insiste sur son goût pour la mode. Cette «fashion icon» a porté des «tenues remarquables signées Paco Rabanne, André Courrèges et Yves Saint Laurent». «Faisant la couverture de magazines tels que Paris Match et Vogue, elle a été photographiée dans des pantalons évasés et des jupes courtes, des vestes en cuir et des manteaux de fourrure jusqu’aux genoux, des casquettes de cow-boy à la garçonne et des chapeaux de derby.» Le quotidien américain souligne aussi que «son premier tube a même inspiré le nom de la marque de la créatrice japonaise Rei Kawakubo, Comme des Garçons, basée à Paris».
Pour El País, la chanteuse n’était pas «une artiste politisée» mais «si elle avait une cause, c’était la défense de la légalisation de l’euthanasie». Le principal journal d’Espagne ressort de ses archives des extraits d’une interview que Françoise Hardy avait accordée au quotidien en 2018, à l’occasion de la sortie de son dernier album : «Toute ma musique est triste, mais cette fois-ci, elle l’est un peu moins… Je sais qu’il me reste peu de temps. Dix ans, tout au plus. Je n’ai pas peur de la mort. Ce qui me fait peur, c’est la souffrance physique.»