«Fuck him.» Crachée à la table de son antre floridienne face à un reporter, la sentence de Donald Trump, retranscrite dans la langue de Tony Soprano noir sur blanc en une du principal tabloïd hébraïque et, version audio, en boucle dans les journaux télé israéliens, semble tirée d’un bon vieux film de gangsters, ces scènes classiques où le parrain renie le traître. La balance désignée par l’ex-président putschiste ? Nul autre que Benyamin Nétanyahou, son fidèle «Bibi», le plus grand «ami» de son mandat, qu’il n’a cessé de couvrir de «cadeaux». Le tort du Premier ministre israélien déchu ? Avoir manqué de «loyauté» en étant «le premier à féliciter Biden» après son élection (ce qui est factuellement faux, évidemment, mais ce n’est pas le genre de chose qui arrête Trump). Et, pire encore dans l’univers mental scorsesien du magnat de l’immobilier, de l’avoir fait «sur bande» («on tape», en VO), c’est-à-dire, lors d’une prise de parole officielle.
Le scoop – signé Barak Ravid, sorte de Bob Woodward israélien de l’ère Trump-Nétanyahou, qui révèle ici