Dix jours après un veto américain, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer lundi 18 décembre sur un nouveau texte appelant à une «cessation urgente et durable des hostilités» à Gaza.
Le nouveau projet de texte préparé par les Emirats arabes unis, vu par l’AFP, «appelle à une cessation urgente et durable des hostilités pour permettre un accès sans entrave de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza». Il exige en particulier que les parties au conflit facilitent l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire dans toute la bande de Gaza, «par la terre, la mer et les airs».
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Le 9 décembre, malgré la pression inédite du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, les Etats-Unis avaient bloqué au Conseil l’adoption d’une résolution appelant à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» dans la bande de Gaza où l’armée israélienne poursuit ses frappes meurtrières en représailles à l’attaque sanglante sans précédent du Hamas du 7 octobre.
La semaine dernière, l’Assemblée générale a elle adopté cette même résolution par 153 voix pour, 10 contre et 23 abstentions, sur 193 Etats membres. Fort de ce soutien écrasant, les pays arabes ont annoncé une nouvelle tentative au Conseil de sécurité, à l’issue encore incertaine.
Le Hamas toujours pas nommé dans le texte
Le projet affirme également son soutien à la solution à deux Etats et «souligne l’importance d’unifier la bande de Gaza et la Cisjordanie sous l’égide de l’Autorité palestinienne». Comme le précédent et celui adopté par l’Assemblée générale, ce texte ne nomme pas le Hamas, une absence systématiquement fustigée par les Etats-Unis et Israël. Il condamne en revanche «toutes les attaques aveugles contre les civils», «tous les actes de terrorisme», et réclame la libération des otages.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, le Conseil est sous le feu des critiques, n’ayant réussi qu’à adopter mi-novembre un texte appelant à des «pauses humanitaires». Cinq autres projets de résolution ont été rejetés, dont deux en raison de veto américains.
Selon des sources diplomatiques, des négociations se sont poursuivies dimanche pour éviter une nouvelle impasse, alors que le président Joe Biden a estimé il y a quelques jours qu’Israël risquait de perdre le soutien de la communauté internationale en raison de ses bombardements «aveugles» sur la bande de Gaza.
Après l’attaque du 7 octobre qui a fait, selon les autorités israéliennes, environ 1 140 morts, en majorité des civils, Israël a juré d’«anéantir» le Hamas, pilonnant le territoire palestinien, l’assiégeant et menant une vaste opération terrestre depuis le 27 octobre. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état vendredi de 18 800 morts dans les bombardements israéliens, majoritairement des femmes, des enfants et des adolescents.