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Guerre

Gaza : l’hôpital Al-Shifa, centre des gravités

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Guerre au Proche-Orientdossier
Privé d’eau et d’électricité, encerclé par Tsahal, le plus grand hôpital de l’enclave palestinienne est devenu un but de guerre et un symbole ambivalent : l’ultime refuge des Gazaouis, qui accueille encore plusieurs centaines de blessés, est aussi accusé de servir de base au Hamas.
L’hôpital Al-Shifa, au cœur de la ville de Gaza, le 2 novembre. (Dawood Nemer/AFP)
publié le 13 novembre 2023 à 21h18

Cela fait longtemps qu’Al-Shifa – «la Guérison» en arabe – n’est plus un hôpital comme les autres. Au gré des guerres, des occupations (égyptienne puis israélienne) et prises de contrôle (dont celle du Hamas, en 2007), ce qui n’était qu’une ­caserne militaire britannique à sa création en 1946 est devenu un vaste complexe sanitaire, et même le centre névralgique de ­l’enclave sous blocus. A la fois refuge humanitaire, symbole ambivalent et cible militaire, et désormais au cœur de la bataille de la ville de Gaza. Ces derniers jours, l’armée israélienne a ceinturé l’établissement, situé tout près de la mer, entre le quartier d’affaires de Rimal et le camp de réfugiés de Shati, aujourd’hui en plein dans le périmètre cerné par les tanks israéliens. Lundi, le black-out total des ­communications dans la zone, manifeste au vu de l’incapacité d’y joindre nos contacts habituels, laissait craindre l’imminence d’un assaut.

«La zone de combat inclut aujourd’hui le quartier entourant Al-Shifa mais pas l’hôpital lui-même», a démenti lundi un porte-parole de Tsahal. Depuis Washington, Joe Biden a dit lundi soir «espérer et s’attendre à des actions moins intrusives à propos de l’hôpital». Jake Sullivan, son principal conseiller en sécurité, faisait savoir que «les Etats-Unis ne ­voulaient pas voir d’échanges de tirs dans les hôpitaux, où des innocents, des patients ­recevant des soins médicaux, sont pris entre deux feux». Tout en expliquant dans la foulée que le ­Hamas ut