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Diplomatie

Guerre à Gaza : à Paris, des pays européens et arabes se penchent sur l’après

La réunion de jeudi doit porter sur les principales modalités d’un processus de paix au Proche-Orient, en parallèle des négociations pour un cessez-le-feu qui se tiennent en Egypte.

Le Quai d'Orsay, où se tiendront les discussions, ici en 2023. (Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
Publié le 08/10/2025 à 17h39

S’il arrive, à quoi ressemblera le jour d’après ? Jeudi 9 septembre, les chefs de la diplomatie de pays européens et arabes se réuniront à Paris pour s’entretenir sur un «engagement collectif» en «soutien» au plan de paix proposé par Donald Trump. Le but : «opérationnaliser» un Etat palestinien libéré de l’armée israélienne.

Après deux ans de guerre entre Israël et le Hamas, leur tâche consistera à se pencher sur la construction d’une paix potentielle. «Seront notamment évoqués la force internationale de stabilisation, la gouvernance transitoire de Gaza, l’aide humanitaire et la reconstruction, le désarmement du Hamas, le soutien à l’Autorité palestinienne et aux forces de sécurité palestiniennes», ont précisé des sources diplomatiques françaises. Des thèmes qui rappellent l’initiative franco-saoudienne en faveur de la solution à deux Etats, qui a abouti à la déclaration de New York adoptée le 12 septembre.

Soutien général au plan américain

Le 29 septembre, Donald Trump annonçait un plan de paix comprenant notamment quatre points clés : un cessez-le-feu, la libération des otages retenus à Gaza dans les soixante-douze heures, le retrait par étapes de l’armée israélienne et le désarmement du Hamas. Un plan soutenu par l’ensemble des ministres présents demain à Paris, et même considéré par certains comme le «seul possible», selon une source diplomatique italienne contactée par l’AFP.

Autour de la table ce jeudi, la France et l’Arabie Saoudite se retrouveront pour revenir sur leurs perspectives de stabilisation aux côtés de l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, mais aussi l’Egypte, le Qatar, les Emirats arabes unis et la Jordanie. Outre les pays européens et arabes, l’Indonésie, le Canada et la Turquie souhaitent aussi participer activement à la mise en place d’une mission de stabilisation à Gaza après le cessez-le-feu.

«Esprit d’optimisme»

Alors que l’Italie s’était abstenue lors du vote sur la résolution des Nations unies pour la paix à Gaza, la source diplomatique italienne s’est dite prête à «participer au processus politique d’après-guerre pour la reconstruction et la réunification de la Palestine». Notamment en envisageant «y compris comme contribution à la Force internationale de stabilisation prévue par le plan du Président Trump, le déploiement potentiel de carabinieri [gendarmes] pour former les nouvelles forces de police dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, où les carabinieri sont déjà présents et dont le travail est très apprécié». Elle serait également disposée à «contribuer activement aux infrastructures médicales et sanitaires dans la bande de Gaza». Des déclarations qui promettent un fort investissement pour la paix alors que mardi 7 octobre, Giorgia Meloni, son ministre de la Défense et son chef de la diplomatie annonçaient être visés par une plainte pour «complicité de génocide» devant la Cour pénale internationale.

La réunion se tiendra en parallèle des négociations indirectes qui ont lieu à Charm el-Cheikh, dans l’est de l’Egypte, et desquelles se dégage un «esprit d’optimisme», selon Taher al-Nounou, un des dirigeants du Hamas : «Les médiateurs font de grands efforts pour lever tous les obstacles à la mise en œuvre des différentes étapes du cessez-le-feu», a-t-il dit, avant d’annoncer que le Hamas et Israël s’étaient échangé «des listes de prisonniers à libérer». Mardi, Donald Trump avait évoqué une «réelle chance» de parvenir à un accord.