Hugh Lovatt, expert au sein du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du Conseil européen des relations étrangères (ECFR), qui s’est beaucoup intéressé à la géopolitique régionale et a conseillé les décideurs européens sur les conflits en Israël-Palestine et au Sahara-Occidental, revient sur le Hamas qui se sent enhardi par les événements et pense déjà à l’après-guerre, sans se soucier du sort de la population palestinienne.
Ces derniers jours, le Hamas hausse le ton sur les conditions de négociations. Pourquoi ?
Le changement de ton du Hamas reflète des discussions en interne sur les différentes stratégies à suivre. Le mouvement considère avoir atteint ses objectifs depuis le 7 octobre : l’humiliation d’Israël et la prise d’otages. Cette dernière lui ayant assuré une carte dans les négociations et la libération de prisonniers palestiniens. Il considère que sa mise sur la violence armée a été gagnante. Il a consolidé en outre ses positions et sa popularité dans toute la région, en Cisjordanie d’abord, mais aussi au Liban. Il cherche maintenant à entrer dans une nouvelle phase en terminant avec le conflit à Gaza, passer à l’après.
Quelle serait cette «nouvelle phase» ?
Sans doute une phase politico-diplomatique qui est en débat entre les ailes politique et militaire du mouvement. La direction politique semble reprendre la main ces derniers jours avec les nouvelles négociations en cours, notamment par Ismaïl Haniyeh, qui se trouvait récemment au Caire. Les dirigea