Ils sont désormais plus de 2,8 millions à avoir pris la fuite. Plus de 2,8 millions à avoir quitté brutalement l’Ukraine, ravagée depuis le 24 février par les assauts russes. Les derniers chiffres des Nations unies, actualisés dimanche, n’en finissent pas de donner raison à son haut-commissaire spécialiste des questions de migration, Filippo Grandi, qui avait prédit dès le début du mois de mars «la crise de réfugiés la plus rapide qu’ait connue l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale». Les trains bondés – le plus souvent de femmes et d’enfants, selon une porte-parole de l’ONU – affluent depuis des jours dans les pays frontaliers.
Alors que les ressortissants ukrainiens ne pouvaient rester plus de quatre-vingt-dix jours au sein de l’Union européenne avant la guerre, les Vingt-Sept ont pris une décision «historique» le 3 mars : pour la première fois de son histoire, ils ont accordé une «protection temporaire» aux réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Créé après la guerre en ex-Yougoslavie, le dispositif permet un accueil pour six mois, renouvelables jusqu’à trois ans. Ainsi, qu’ils soient ressortissants ukrainiens ou résidents