Famine, pauvreté et traumatisme : en huit mois, la population entière de Gaza a sombré, sans savoir à quoi ressemblera le monde d’après. Certaines institutions onusiennes calculent précautionneusement qu’il faudra plus de soixante-dix ans pour reconstruire les infrastructures, presque toutes endommagées. L’activité socio-économique du territoire a été réduite à néant.
Cette réalité, Hassan Bani Ghada n’a rien d’autre à faire que l’observer assidûment, les yeux rivés jour et nuit sur Al-Jazeera. Un narguilé fait le tour du petit groupe d’hommes avec lequel il est assis au sommet d’un petit immeuble bancal dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie. A 50 ans passés, il fait partie de ces 150 000 Palestiniens à qui Israël a retiré un précieux permis de travail, quelques heures seulement après l’attaque du Hamas. «Maintenant, j’attends», dit Hassan.
Secteurs à l’abandon
Sa famille survit grâce au salaire de fonctionnaire de son fils aîné. Il gagne trois fois moins que lui, quand il est payé : depuis novembre 2023, le trésor israélien bloque une partie des taxes prélevées pour l