Vers un apaisement des tensions au sud du Caucase ? Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a affirmé ce jeudi 26 octobre espérer un accord de paix avec l’Azerbaïdjan «dans les prochains mois», après la victoire militaire en septembre de Bakou contre les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh.
Analyse
«Nous travaillons actuellement avec l’Azerbaïdjan sur un projet d’accord de paix et de régulation de nos relations. J’espère que ce processus se terminera avec succès dans les prochains mois», a affirmé le Premier ministre lors d’une conférence à Tbilissi, la capitale géorgienne. Précédemment, son homologue azerbaïdjanais, le président Ilham Aliev, avait affirmé qu’un accord de paix avec Erevan pourrait être signé avant la fin de l’année.
Nikol Pachinian a également espéré des progrès «dans un futur proche» pour rouvrir «aux citoyens de pays tiers et aux détenteurs de passeports diplomatiques» la frontière entre l’Arménie et la Turquie, fermée depuis les années 1990.
Victoire éclair et haine tenace
Ses propos, plutôt optimistes, interviennent alors que de nombreux responsables arméniens craignent que l’Azerbaïdjan, mieux armé et fort de son alliance avec la Turquie, puisse lancer une offensive militaire majeure contre l’Arménie. En septembre dernier, Bakou a réussi une reconquête militaire éclair de l’intégralité du Haut-Karabakh, territoire séparatiste arménien. La quasi-totalité de la population arménienne de la région, soit plus de 100 000 personnes sur les 120 000 officiellement recensées, a depuis fui vers l’Arménie.
L’enclave du Haut-Karabakh cristallise une haine tenace entre les deux pays, qui se sont déjà affrontés pour son contrôle lors de deux guerre ; l’une entre 1988 et 1994, l’autre à l’automne 2020. Divers formats de pourparlers existent actuellement entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, notamment sous l’égide de Moscou et des Occidentaux. Jusqu’ici, aucun accord n’a été trouvé.
Mise à jour : à 13 h 17, avec davantage d’éléments de contexte.