La botte jaune tachetée de boue séchée est posée au bord d’un ravin d’au moins 4 mètres de profondeur. Mohsen Abou Fadhel, policier dans la ville de Shahat, dans le nord-est de la Libye, se tient de l’autre côté, pensif : «Jusqu’ici on a retrouvé trois corps d’habitants du coin emportés par les flots. L’un d’eux a été récupéré nu pas loin d’ici. C’est peut-être sa botte, ou celle d’une autre victime ?» Mais si le Libyen a emmené les journalistes sur le site antique de Cyrène (classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco en 1982), ce n’est pas pour résoudre le mystère de la chaussure à la semelle beige, mais pour ce qu’il y a au fond du ravin. Un alignement de pierres d’environ 3 mètres de long sur 50 centimètres de large, des blocs circulaires troués en leur milieu et des cavités perçant les parois du ravin. «Ce sont de nouveaux vestiges mis à jour par la tempête. C’est devenu l’attraction du coin, tous les gens de Shahat viennent pour voir ça», explique, excité, Mohsen Abou Fadhel. Le policier laisse la place à l’enfant du pays qui a grandi à quelques mètres de la plus importante et ancienne des cinq colonies gr
Reportage
Inondations en Libye : quand l’eau révèle de nouveaux vestiges tout en les menaçant
Article réservé aux abonnés
Le site antique de Cyrène, situé dans le nord-est de la Libye, jeudi 21 septembre. (Ozan Kose/AFP)
par Mathieu Galtier
publié le 23 septembre 2023 à 12h59
Dans la même rubrique