Comme à chaque fois, le président ukrainien a voulu choisir les mots destinés à frapper son auditoire. Ce lundi, il se retrouvait pour la première fois en visioconférence face à l’Union africaine (UA), la principale organisation continentale, qui siège à Addis-Abeba, en Ethiopie. Et c’est en décrivant comme une «guerre coloniale» celle que mène la Russie contre son pays qu’il s’est adressé à ses pairs africains, issus de pays qui pour la plupart ont été colonisés par les puissances occidentales.
L’effet miroir est évidemment volontaire. Et Volodymyr Zelensky y a souvent recours pour sensibiliser les opinions étrangères à la tragédie que traverse l’Ukraine. Elle est ici d’autant plus nécessaire, ou pertinente, que les gouvernements comme les opinions publiques africaines ont souvent eu du mal à se positionner clairement contre la Russie, encore souvent perçue sur le continent comme l’alliée historique des mouvements indépendantistes au moment de la décolonisation.
Hésitations africaines
Le hasard du calendrier a même voulu que Zelensky s’adresse à l’Afrique, le jour même où une dent – c’est tout ce qui reste de son corps dissous dans l’acide, ayant appartenu au leader indépendantiste congolais Patrice Lumumba, assassiné en 1961 par les Belges, la CIA et leurs supplétifs locaux – est enfin rendue à sa famille à Bruxelles par les autorit