Les modérés espéraient reprendre des couleurs, ils prennent surtout des coups. L’administration de Hassan Rohani, dont les huit ans de règne prendront fin avec l’élection présidentielle du 18 juin, pouvait se réjouir de la réouverture des négociations, même indirectes, avec les Etats-Unis, en vue de ranimer l’accord de 2015 en état de mort cérébrale après quatre ans de Trump à la Maison Blanche. Mais si les discussions progressent à Vienne, le gouvernement fait face à de violentes attaques sur la scène politique intérieure. Le dernier épisode a eu lieu cette semaine, sous une forme inattendue.
Un enregistrement audio d’une longue conversation du ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, avec l’économiste et analyste Saeed Leylaz, a fuité dans des médias étrangers. Le propos tranche avec le ton compassé de rigueur en République islamique. Le chef de la diplomatie critique notamment le puissant général des Gardiens de la révolution, Qassem Soleimani, qui commandait la branche des opérations extérieures. Cette pièce maîtresse du régime est d’autant plus intouchable depuis sa mort en «martyr», dans une frappe de drone américaine en janvier 2020