Il est celui que personne n’avait vu venir. Masoud Pezeshkian, 69 ans, est l’un des quatre candidats à l’élection présidentielle iranienne de vendredi 28 juin. Il est aussi le seul à faire partie du camp réformateur, face à trois conservateurs. Il ne sera sans doute pas élu, mais sa campagne réussie pourrait renforcer la participation et provoquer un second tour. Selon un sondage du 24 juin d’Ispa, un institut proche du pouvoir, il est crédité de 24.4 % des voix, devant l’ultra-conservateur Saïd Jalili, un proche du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui en obtiendrait 24 %. «C’est une surprise, indique le chercheur Jonathan Piron, spécialiste de l’Iran pour le centre d’étude Etopia. Sa campagne surprend par son succès dans les meetings et les sondages, alors que plus personne ne misait sur les réformateurs.»
Cette élection du 28 juin n’était pas programmée. Théoriquement, elle aurait dû avoir lieu en 2025 et son vainqueur était plus que probable : le président sortant, Ebrahim Raïssi, un religieux à la loyauté sans faille vis-à-vis de Khamenei. Mais le 19 mai, un brouillard dense provoque la chute de l’hélicoptère qui le transportait à son retour de l’inauguration d’un barrage à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Raïssi est tué, et le pouvoir iranien avait dès lors cinqua