Menu
Libération
Interview

«Israël et les Emirats se sentent en danger, et leur rapprochement naît de cette menace»

Article réservé aux abonnés
Venu concrétiser le rapprochement amorcé l’an dernier, le Premier ministre israélien a salué à Abou Dhabi l’avènement d’une «nouvelle réalité». Les Emirats, eux, se montrent plus discrets.
Naftali Bennett et le prince héritier émirati Mohammed ben Zayed, dimanche à Abou Dhabi. (WAM via Reuters)
publié le 13 décembre 2021 à 19h52

Plus d’un an après la signature historique des accords d’Abraham entre Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn, le Premier ministre israélien était en visite, dimanche et lundi, à Abou Dhabi. Reçu par le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed dans son palais privé, Naftali Bennett a évoqué «une nouvelle réalité» dans la région. Frank Tetart, analyste en géopolitique et relations internationales, enseignant et auteur de la Péninsule arabique, cœur géopolitique du Moyen-Orient (Armand Colin, 2017) et directeur du Grand Atlas 2022 (Autrement), revient pour Libération sur cette visite historique.

Quels étaient les enjeux de cette première visite officielle du Premier ministre israélien aux Emirats ?

La signature des accords d’Abraham apparaît comme un événement historique, puisque Israël est parvenu à nouer et renouer des relations avec d’autres Etats arabes : Bahreïn, le Soudan et le Maroc. C’est une véritable avancée en termes de relations diplomatiques entre Israël et le monde arabe. La visite officielle de Naftali Bennett aux Emirats concrétise cette avancée et montre qu’au niveau stratégique, les deux pays font face à un ennemi commun,