Longtemps perçu en France comme un passe-temps de niche pour passionnés, le wargame, outil de simulation stratégique, est de plus en plus utilisé par les armées. Le commandant Antoine Bourguilleau, chef adjoint du bureau «jeux de guerre» de l’armée de terre au sein du Commandement du combat futur, a orchestré une partie géante à l’Ecole militaire le 11 février. Auteur du livre Jouer la guerre : histoire du wargame (Passés composés, 2020), il explique comment les forces françaises l’ont inscrit dans leur stratégie de formation.
Depuis quand existent ces jeux de guerre en Occident ?
Leur usage militaire commence entre la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, à un moment où on essaie de former des officiers. Après la victoire de l’armée prussienne contre l’Autriche en 1866, d’autres armées, notamment américaines et britanniques, adoptent le «Kriegsspiel». Les Français ont mis plus de temps. Il n’existe pas de définition universelle du wargame. Pour Francis McHugh, auteur de The Fundamentals of War Gaming, publié en 1966, il s’agit «d’une simulation d’aspects choisis d’une situation de conflit», qui s’appuie sur des données et des règles pré-écrites, et dont les enseignements sont applicables à la réalité. Le jeu peut modélis