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Libération
Témoignage

«Je ne peux pas rester à ne rien faire, je continue à témoigner de ce qui se passe à Kaboul»

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Magasins fermés, habitants apeurés, rues désertées… Près d’une semaine après la prise du pouvoir par les talibans, un journaliste afghan raconte à «Libération» le quotidien tout sauf normal de sa capitale et les difficultés à exercer son métier.
Un marché à Kaboul, le 17 août. (Hoshang Hashimi/AFP)
publié le 21 août 2021 à 16h52

Hujjatullah Zia a 36 ans, il est originaire de la province de Ghazni. Arrivé à Kaboul voilà huit ans pour exercer son métier de journaliste, il travaillait encore il y a une semaine au sein du quotidien Daily Outlook Afghanistan. Jusqu’à la prise de Kaboul par les talibans. Depuis, les bureaux de son journal sont fermés, le patron s’est envolé, parti à l’étranger loin des insurgés. Mais Hujjatullah Zia refuse d’être désœuvré, alors il sillonne et filme les rues de sa capitale. Ses vidéos et ses textes sont relayés par des médias étrangers. Le journaliste va tous les jours à la rencontre des habitants qui sortent encore de chez eux malgré la peur. Pour témoigner de ce quotidien bouleversé et lutter contre le sentiment d’impuissance, au péril de sa propre sécurité. Il raconte à Libération.

«Dimanche dernier, j’étais chez moi. Ma sœur, qui revenait d’un rendez-vous médical à l’hôpital, a vu l’arrivée des talibans dans la ville, la panique des habitants, des voitures, les magasins qui fermaient dans la hâte. C’est elle qui m’a prévenu. Elle a déboulé dans ma chambre