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Libertés

La Chine durcit le contrôle des activités religieuses sur les réseaux sociaux

Dans un texte visant à «siniser» les croyances, Pékin a détaillé ce mardi des mesures encadrant le «comportement en ligne du personnel religieux».

Le texte interdit notamment de prêcher «via des diffusions en direct, des vidéos courtes, des réunions en ligne, des groupes WeChat ou des moments WeChat». (Samuel Boivin /AFP)
Publié le 16/09/2025 à 17h42

Un nouveau tour de vis visant les religions en Chine. De nouvelles règles encadrant l’activité des religieux en ligne ont été dévoilées ce mardi 16 septembre par l’Administration nationale des affaires religieuses, chargée de réguler les pratiques.

Le texte, intitulé «Règles de comportement en ligne du personnel religieux», interdit désormais de prêcher «via des diffusions en direct, des vidéos courtes, des réunions en ligne, des groupes WeChat ou des moments WeChat». Des mesures en référence aux fonctionnalités de ce réseau social, incontournable en Chine.

Série de lois

Il est également interdit de «proposer des formations virtuelles de type “méditation, “retraite spirituelle ou “thérapie comportant un contenu religieux», ajoute la notice. Seuls les membres d’organisations religieuses ayant obtenu un permis délivré par l’Etat peuvent être exemptés de ces interdictions. Le texte interdit par ailleurs d’utiliser «l’intelligence artificielle générative» à des fins de prosélytisme.

Fait rare, le document précise qu’il s’applique également aux religieux utilisant des «plateformes étrangères» ainsi qu’à ceux situés à Taïwan, qui échappe pourtant de fait à la juridiction de la Chine communiste.

Ces nouvelles règles détaillées ce mardi s’appuient sur une série de lois entrées en vigueur depuis les années 2000 ayant nettement durci le contrôle étatique sur les religions, en particulier dans l’espace numérique. En 2022, la Chine avait déjà interdit tout service en ligne lié à la religion en l’absence de licence officielle.

Foi «patriotique»

Les documents officiels soulignent que ces politiques visent explicitement à «siniser» les religions et à encourager une foi «patriotique» sous «la direction» du Parti communiste chinois au pouvoir.

Le parti unique chinois est d’ailleurs régulièrement critiqué par la communauté internationale pour ses atteintes à la liberté religieuse, notamment au Tibet où les pratiques spirituelles et la nomination des chefs bouddhistes sont strictement contrôlées.

Par ailleurs, au Xinjiang (ou Turkestan oriental), région autonome dans le nord-ouest de la Chine, la politique menée contre les minorités musulmanes est régulièrement décrite comme une violation grave des droits humains, avec des accusations de détentions arbitraires, de torture généralisée et de destruction du patrimoine religieux et culturel.