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Surveillance

La «guerre secrète» d’Israël contre la CPI pour éviter les poursuites pour crimes de guerre

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Une enquête publiée par «The Guardian» et deux médias indépendants révèle comment les services de renseignement israélien ont surveillé et menacé pendant neuf ans des responsables de la Cour pénale internationale. Avec un objectif : éviter une enquête sur les crimes de guerre en Palestine.
L’ex-procureure de la CPI Fatou Bensouda, en 2021. (Ashraf Shazly /AFP)
publié le 28 mai 2024 à 20h37

Pour empêcher les juridictions pénales internationales d’enquêter sur ses crimes commis dans les territoires palestiniens, Israël est prêt à tout. Jusqu’à mener une «guerre secrète» durant près d’une décennie contre la Cour pénale internationale (CPI). Dans une longue enquête publiée mardi 28 mai, le quotidien britannique The Guardian et deux médias indépendants israélo-palestiniens en ligne, +972 et Local Call, révèlent comment l’Etat hébreu a tenté, durant neuf ans, de saboter les poursuites pour crimes de guerre à son encontre. Selon ces trois médias, l’Etat hébreu a déployé ses agences de renseignement pour «surveiller, pirater, faire pression, diffamer et menacer» les hauts responsables de la CPI afin de faire dérailler les investigations qui pourraient lui porter préjudice.

Pour arriver à ses fins, le Mossad a intercepté les communications (appels téléphoniques, messages, emails et documents) de plusieurs fonctionnaires de la juridiction basée à La Haye, dont le procureur général actuel, Karim Khan, et sa prédécesseure, Fatou Bensouda. «Si Fatou Bensouda parlait à quelqu’un en Cisjordanie ou à Gaza, alors cet