Nouvelle secousse entre Paris et Alger. Des sources diplomatiques françaises ont fait savoir à l’AFP ce lundi 12 mai que l‘Algérie a convoqué la veille le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger pour lui notifier de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien. Les fonctionnaires concernés sont des personnes qui étaient en mission de renfort temporaire, ont précisé ces sources, sans être en mesure de préciser leur nombre et quand l’expulsion sera effective.
Dans la foulée, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a affirmé que la France répondra «de manière immédiate», «ferme» et «proportionnée» à la décision «incompréhensible» et «brutale» de l’Algérie. «Le départ d’agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable», a jugé Jean-Noël Barrot avant de faire part de son inquiétude : «C’est une décision que je déplore parce qu’elle n’est ni dans l’intérêt de l’Algérie ni dans l’intérêt de la France».
Vu d'Alger
A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a toutefois été annoncée par une dépêche de l’Agence de presse algérienne (APS). Selon l’agence, l’Algérie exige «le rapatriement immédiat» de tous les employés français nommés dans des «conditions irrégulières».
«Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d’affectation d’agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie», justifie l’APS.
«Procédures en vigueur»
«En effet, sur la période récente, il aurait été constaté par les services compétents algériens l’affectation de pas moins de quinze agents français devant assumer des fonctions diplomatiques ou consulaires sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur».
Les autorités algériennes auraient aussi fait état du blocage du processus d’agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, toujours en attente de finalisation des procédures d’agrément depuis plus de cinq mois.
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La relation entre la France et l’Algérie reste «totalement gelée» depuis mi-avril, a déploré dimanche le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, lors d’un entretien avec France Inter /France Télévisions /Le Monde.
Le 14 avril dernier, Alger avait déclaré persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur qui avaient tous dû quitter l’Algérie en 48 heures. Le gouvernement algérien avait alors clamé qu’il s’agissait d’une réponse à l’arrestation en France, puis à sa mise en détention, d’un agent consulaire algérien.
En riposte, la France avait pris la décision d’expulser 12 agents consulaires algériens et en rappelant l’ambassadeur de France en Algérie Stéphane Romatet pour consultation.
Mise à jour : à 11 h 47, avec l’ajout de la déclaration du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.