A l’occasion du Festival du livre de Paris les 11, 12 et 13 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour cette 18e édition du Libé des écrivain·es. Retrouvez tous les articles ici.

Demain, le temps sera agréable et clair, avec des vents modérés soufflant du sud, ou peut-être fera-t-il gris et orageux, avec des épisodes de grêle, ou bien y a-t-il des signes de… toutes autres variations qui combineront température, pression atmosphérique et vapeurs d’eau. Si nous essayons d’être un tant soit peu honnêtes avec nous-mêmes, la météo de demain ne changera pas grand-chose à notre vie. Pas en ce moment, quand la société au sein de laquelle nous vivons est divisée et que la vieille démocratie imparfaite qui nous a vus naître est remise en question vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept.

Je me souviens, quand j’étais petit, de ma mère en train de feuilleter le journal du matin. Je la vois parcourir avec une certaine indifférence les grands titres et tourner vite les pages jusqu’à la dernière où s’affichait le bulletin météo. C’était une autre époque. Tout se passait plus lentement. Les informations représentaient encore pour nous un moyen de s’informer. Ce n’était pas une activité de loisirs, un passe-temps, ou les signes avant-coureurs d’une crise d’angoisse. C’est pourquoi, du temps de ma mère, le bulletin météo était le joyau des inform