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Libération
Agent trouble

Le grand-père de la future patronne des renseignements extérieurs britanniques était un espion nazi, selon le «Daily Mail»

Tout juste nommée à ce poste, la future cheffe du MI6, Blaise Metreweli, est très discrète sur sa vie privée. Dans une enquête publiée vendredi 27 juin, le tabloïd britannique s’est penché sur le cas de son aïeul, un Ukrainien qui a déserté l’armée russe pour rallier le IIIe Reich.

Image non datée de la nouvelle cheffe du MI6, Blaise Metreweli, diffusée par le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni. (United Kingdom Foreign Office/AP)
Publié le 28/06/2025 à 13h02

On ne choisit pas sa famille. L’assertion convient autant pour les grands dîners familiaux, théâtre coutumier d’invectives ou malaises silencieux, que pour le service de renseignement extérieur britannique. La future patronne du MI6 – lequel a bien communiqué sur l’avancée de nommer une femme à sa tête – est rattrapée par son histoire familiale, après une enquête du Daily Mail publiée vendredi 27 juin. Le tabloïd britannique affirme que son grand-père paternel, d’origine ukrainienne, était un espion nazi bien zélé, déserteur de l’armée russe. On imagine un léger malaise chez les agents de renseignement anglais.

Tout commençait pourtant bien. Mi-juin, Blaise Metreweli, 47 ans, a été nommée pour devenir la première femme à diriger le Secret Intelligence Service. Peu de choses avaient été divulguées sur sa vie personnelle ou son passé, si ce n’est qu’elle a effectué l’essentiel de sa carrière dans l’anonymat des services de renseignement.

«Le Boucher»

Alors le Daily Mail a remonté la piste de ses origines. A travers des documents archivés au Royaume-Uni et en Allemagne notamment, il a trouvé que son grand-père s’appelait Constantine Dobrowolski. Engagé dans l’armée russe lors de la Seconde Guerre mondiale, il a été envoyé au front où il a déserté et rejoint le camp de l’Allemagne nazie. Celui que la Wehrmacht, l’armée du IIIe Reich, surnommait «le Boucher» ou «l’Agent n° 30» a contribué «personnellement» à «l’extermination des Juifs».

Ce qu’il a lui-même revendiqué dans des courriers échangés avec ses supérieurs, retrouvés par le journal. Son épouse a quant à elle décider de fuir au Royaume-Uni avec son fils de 2 mois - le futur père de Blaise Metreweli. Elle s’y est remariée en 1947 et a pris le nom de son nouvel époux, David Metreweli.

Selon la BBC, Constantine Dobrowolski apparaît également sur une liste de personnes recherchées par le KGB dans les années 1960 comme agents de renseignement étrangers et «traîtres à la mère patrie». Selon le média, il semble qu’il ait participé à «l’exécution de citoyens soviétiques».

Contacté, le ministère britannique des Affaires étrangères, qui a la tutelle sur le MI6, a répondu que cette dernière «n’a jamais connu ni rencontré son grand-père paternel». «L’ascendance de Blaise est marquée par les conflits et les divisions et, comme c’est le cas pour de nombreuses personnes d’origine est-européenne, elle n’est que partiellement connue.» Puis il retombe sur ses pattes : cet «héritage complexe» aurait «contribué à son engagement pour prévenir les conflits et protéger la population britannique des menaces modernes émanant d’États hostiles.»