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Castel, le géant français des boissons, accusé d’avoir payé un groupe armé en Centrafrique

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L’ONG The Sentry affirme, preuves à l’appui, qu’une filiale locale du distributeur a soutenu financièrement les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), accusés de crimes de guerre, pour protéger son usine.
La garde rapprochée de l'UPC, dans le village de Bokolobo en mars 2019. (Florent Vergnes/AFP)
par Alexandre Liagouras
publié le 20 août 2021 à 14h47

Pour continuer à tourner, jusqu’où l’usine sucrière a-t-elle collaboré avec un groupe armé accusé de crimes de guerre ? En Centrafrique, le puissant groupe français Castel est éclaboussé par un scandale révélé mercredi par l’ONG The Sentry. Cofondée par l’acteur George Clooney, l’organisation américaine enquête sur les affaires de corruption en Afrique centrale. Dans son dernier rapport, elle met en lumière un accord secret passé entre une filiale du groupe Castel et les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), soupçonnés d’avoir commis plusieurs massacres pendant la guerre civile qui déchire le pays jusqu’à aujourd’hui.

Dirigé par le milliardaire français Pierre Castel, le groupe du même nom est l’un des leaders mondiaux du vin et le deuxième plus grand brasseur du continent africain. L’une des briques de son empire est la Société d’organisation, de management et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa), qui exploite depuis près de vingt ans la Sucrerie africaine de Centrafrique (Sucaf RCA) dans la préfecture d’Ouaka, dans le centre du pays. En 2013, alors que la coalition rebelle de la Séléka mène une offensive pour s’emparer du pouvoir, plongeant le pays dans le chaos, la Sucaf RCA est contrainte de suspendre ses activ