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Point du jour

Le Hamas étudie une proposition de trêve, offensive à Rafah «pas imminente» selon les Etats-Unis… Ce qu’il faut retenir du conflit à Gaza ce mardi 9 avril

«Libération» fait le point sur l’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce mardi 9 avril.
Des Palestiniens font leurs courses alors qu'ils se préparent pour la fête de l'Aïd al-Fitr, dans le nord de la bande de Gaza, le 9 avril 2024. (Mahmoud Issa/Reuters)
publié le 9 avril 2024 à 19h06

Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël.

Le Hamas étudie un projet d’accord de trêve

Même s’il a indiqué dans un communiqué qu’Israël «n’avait répondu à aucune» de ses demandes, le mouvement islamiste palestinien étudie une proposition de trêve à Gaza. Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition prévoit la libération de 42 otages en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza. Le mouvement exige un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de l’ensemble du territoire palestinien et une augmentation importante des aides.

Sans souscrire à un cessez-le-feu définitif et un retrait de l’ensemble de la bande de Gaza, Israël a annoncé dimanche le retrait de ses troupes de Khan Younès, la plus grande ville du sud du petit territoire transformée en champ de ruines par les bombardements israéliens et des combats acharnés. Il a aussi fait état de l’entrée lundi de 419 camions d’aides dans la bande de Gaza. Le porte-parole des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, a assuré à la BBC être plus «optimiste» qu’il y a quelques jours. Tout en soulignant que les négociations sont loin d’être sur le point d’aboutir.

Offensive à Rafah : les Etats-Unis doutent qu’elle soit imminente

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a assuré qu’une date avait été fixée pour une offensive sur la ville de Rafah, l’un des derniers bastions du Hamas dans la bande de Gaza selon Israël : cette date n’a pas été communiquée aux Etats-Unis, assure Anthony Blinken ce mardi. Le secrétaire d’Etat américain ajoute qu’il doute que cette opération militaire soit imminente, puisque de nouvelles discussions entre Israéliens et Américains sur la situation dans cette zone auront lieu «la semaine prochaine à Washington». Dans le même temps, une source gouvernementale a indiqué ce mardi à l’AFP que l’Etat hébreu veut acquérir un stock de tentes d’une capacité suffisante pour abriter près d’un demi-million de personnes en prévision de son offensive sur Rafah.

Les Etats-Unis et nombre de capitales craignent pour la sécurité du plus de 1,5 million de Gazaouis ayant trouvé refuge dans cette zone à l’extrême sud de la bande Gaza, près de la frontière fermée avec l’Egypte.

L’ONU accuse Israël d’entraver particulièrement la distribution de nourriture

«Les livraisons de nourriture coordonnées par l’ONU sont bien plus susceptibles d’être entravées [par Israël] ou de se voir refuser l’accès […] que toute autre mission humanitaire», a déploré ce mardi Jens Laerk, un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha). Il s’appuie sur les statistiques de mars : «les convois alimentaires qui devraient se rendre en particulier dans le Nord […] sont trois fois plus susceptibles d’être refusés que les autres convois humanitaires.»

L’Etat hébreu est soumis à des pressions internationales croissantes pour laisser entrer davantage d’aide dans la bande de Gaza, ravagée par les destructions et menacée de famine. La semaine dernière, il a annoncé vouloir permettre la livraison «temporaire» d’aide à Gaza par le port israélien d’Ashdod, à 40 km au nord de Gaza, et le point de passage d’Erez, dans le sud du pays.

La Turquie restreint ses exportations vers Israël, qui entend répliquer

La Turquie a restreint mardi ses exportations vers Israël, alors qu’Ankara avait annoncé, la veille, le blocage par Israël de sa demande de largage d’aide humanitaire à Gaza. Les restrictions concernent 54 produits, dont de nombreux matériaux de construction composés d’acier, de fer ou d’aluminium, mais aussi du carburant d’aviation. Le ministère turc du Commerce soutient que «la vente des produits ou services susceptibles d’être utilisés à des fins militaires par Israël» n’était plus autorisée «depuis longtemps». Cette décision restera en vigueur jusqu’à ce qu’Israël déclare un cessez-le-feu immédiat et autorise l’accès continu de l’aide humanitaire à Gaza, a affirmé le ministère. Israël dénonce une «violation unilatérale» des accords commerciaux, et annonce qu’il va répliquer.