Ce 22 février devait servir de test pour les autorités et la population algériennes : le Hirak («mouvement» en arabe) était-il bel et bien mort, étouffé par la pandémie ? Vu les milliers de personnes qui ont défilé dans les rues d’Alger lundi, ses ressorts sont toujours là et il ne demande qu’à renaître. Né le 22 février 2019 du ras-le-bol des Algériens devant l’insupportable sentiment d’impunité des autorités, capables de maintenir un mort-vivant à la tête de l’Etat à seule fin de garder la main sur le pays, le Hirak avait été l’événement inattendu et plein d’espoir de cette année-là. Inattendu car, jusqu’alors, la population, traumatisée par la guerre civile des années 90 – la décennie noire – s’était résolue à accepter sans broncher humiliations et privations. Il a fallu que le président Abdelaziz Bouteflika se présente pour un cinquième mandat – ou plutôt qu’on le présente vu qu’il n’était même pas en capacité d’apparaître en public – pour que la population explose et descende dans la rue. «Hlass !» «Assez !» Plein d’espoir car ce mouvement massif, réunissant femmes et hommes, jeunes et vieillards, intellectuels et ouvriers, a revendiqué dès le débu
Edito
Le Hirak ne demande qu’à renaître
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Le Hirak, un printemps algériendossier
Lors de la manifestation à Alger pour le deuxième anniversaire du Hirak, ce lundi. (TOUFIK-DOUDOU/PPAgency/SIPA/TOUFIK-DOUDOU/PPAgency/SIPA)
publié le 22 février 2021 à 21h23
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