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Libération
Edito

Le Hirak ne demande qu’à renaître

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Le Hirak, un printemps algériendossier
Les manifestations du vendredi empêchées par la crise sanitaire n’ont pas tari la détermination des Algériens qui continuent de réclamer plus de démocratie et d’égalité. Des milliers de personnes ont défilé dans les rues d’Alger lundi pour le rappeler.
Lors de la manifestation à Alger pour le deuxième anniversaire du Hirak, ce lundi. (TOUFIK-DOUDOU/PPAgency/SIPA/TOUFIK-DOUDOU/PPAgency/SIPA)
publié le 22 février 2021 à 21h23

Ce 22 février devait servir de test pour les autorités et la population algériennes : le Hirak («mouvement» en arabe) était-il bel et bien mort, étouffé par la pandémie ? Vu les milliers de personnes qui ont défilé dans les rues d’Alger lundi, ses ressorts sont toujours là et il ne demande qu’à renaître. Né le 22 février 2019 du ras-le-bol des Algériens devant l’insupportable sentiment d’impunité des autorités, capables de maintenir un mort-vivant à la tête de l’Etat à seule fin de garder la main sur le pays, le Hirak avait été l’événement inattendu et plein d’espoir de cette année-là. Inattendu car, jusqu’alors, la population, traumatisée par la guerre civile des années 90 – la décennie noire – s’était résolue à accepter sans broncher humiliations et privations. Il a fallu que le président Abdelaziz Bouteflika se présente pour un cinquième mandat – ou plutôt qu’on le présente vu qu’il n’était même pas en capacité d’apparaître en public – pour que la population explose et descende dans la rue. «Hlass !» «Assez !» Plein d’espoir car ce mouvement massif, réunissant femmes et hommes, jeunes et vieillards, intellectuels et ouvriers, a revendiqué dès le débu