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Libération
Trois ans après l'explosion à Beyrouth

Le Liban, entre défaillance et résilience : l’Etat de déliquescence

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Explosions à Beyrouth: la colère des Libanaisdossier
Sans président, miné par une classe politique corrompue, touché violemment par la crise et avec des services publics en ruine, le Liban connaît une situation plus grave qu’au lendemain des explosions du port de Beyrouth, à peine compensée par le dynamisme de la société civile.
Vue depuis un immeuble de bureaux détruit du silo à grains et du port en ruine en mars 2023. (Nick Hannes/PANOS.REA)
publié le 3 août 2023 à 19h23

SÉRIE. Le 4 août 2020, une double explosion au port de Beyrouth faisait 215 morts et 6 500 blessés. Depuis, le Liban poursuit sa chute vertigineuse. Libération explore un Etat en décomposition et raconte comment la société civile tente de reconstruire le pays.

Une terrible impression de déjà-vu et entendu se dégageait des propos tenus fin juillet 2023 par Jean-Yves Le Drian à l’issue de sa deuxième mission en deux mois à Beyrouth. L’ancien ministre des Affaires étrangères, devenu envoyé personnel d’Emmanuel Macron pour le Liban, a rencontré les principaux dirigeants politiques du pays. Il «a souligné auprès de ses interlocuteurs l’urgence de sortir de l’impasse politique et institutionnelle», selon le communiqué du Quai d’Orsay. Il a noté «l’ouverture constructive de tous ses interlocuteurs libanais vis-à-vis de cette approche concrète». Il a proposé jeudi 27 juillet à l’ensemble des acteurs politiques libanais de se réunir en septembre pour discuter de l’élection d’un chef de l’Etat.

Or, il y a exactement trois ans, à quelques jours près, c’était Emmanuel Macron qui débarquait le 6 août 2020 dans un Beyrouth sous le choc, dévasté par l’explosion dans le port qui avait fait plus de 200 morts. Le président français avait rencontré les mê