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Agriculture

Le «miracle» durian nourrit la concurrence en Asie du Sud-Est

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Face à une demande chinoise, qui semble pour l’instant sans limite pour le «roi des fruits», la Thaïlande, le Vietnam et la Malaisie plantent, produisent, exportent à tout va et se livrent à une compétition acharnée.
Des durians au marché de gros de Tan An à Can Tho au Vietnam, le 25 avril. (Linh Pham/Getty Images)
publié le 22 juin 2024 à 11h04

En Asie, il est surnommé le «roi des fruits». Et sans vouloir relancer l’interminable et quasi guerre de religion alimentaire entre adorateurs et détracteurs du durian, on se demande bien pourquoi, tant son odeur pour le moins particulière et intense – pour dire les choses avec beaucoup d’euphémismes – constitue un repoussoir efficace. Mais là n’est pas le sujet. Ce fruit de la taille d’une pastèque, hérissé de piquants sur sa coque et à la chair jaune est en train de devenir, sinon une pomme de discorde entre les économies de l’Asie du Sud-Est, l’objet, en tout cas, d’une féroce compétition. Sinon «roi des fruits», le durian s’est imposé comme le «roi de l’agriculture» en Asie où il reste autant un aliment de base et qu’un élément de la culture de toute la région.

L’année dernière, la valeur des exportations de durian de l’Asie du Sud-Est vers la Chine s’élevait à 6,7 milliards de dollars, soit douze fois plus qu’en 2017, notait, lundi, le New York Times. Elle concentre à elle seule environ 95% des importations mondiales, selon des données de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies. En 2023, les Chinois ont reçu la quantité impressionnante de 1,426 million de tonnes de durians frais, notamment en provenance de