Le Pakistan, sans qui les talibans afghans n’auraient pu prendre le pouvoir en Afghanistan en 1996, puis le reprendre en 2021 après le retrait des forces américaines, se retourne contre ses protégés. Mercredi 8 novembre, lors d’une conférence de presse, le Premier ministre Anwaar ul-Haq Kakar a confirmé que sa décision d’expulser plusieurs centaines de milliers de réfugiés afghans était bien une mesure de représailles contre Kaboul. Il lui reproche d’abriter les talibans pakistanais (TTP, Tehrik-e-Taliban) et de les laisser fomenter des attentats contre le Pakistan. Il affirme aussi que des Afghans ont été impliqués dans plusieurs attaques.
Il n’a fallu que quelques heures à Kaboul pour répliquer : «Nous ne permettons à personne d’utiliser le sol afghan contre le Pakistan. L’Etat islamique d’Afghanistan n’est pas responsable du maintien de la paix au Pakistan, il devrait résoudre ses problèmes domestiques et éviter de blâmer l’Afghanistan pour ses échecs», a déclaré le porte-parole du gouvernement afghan, Zabihullah Mujahid.