Menu
Libération
Approbation

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán donne son accord pour la candidature de la Suède à l’Otan

Le dernier dirigeant européen à ne pas avoir validé l’adhésion de la Suède à l’Otan a finalement donné son accord ce vendredi 23 février après une rencontre avec son homologue suédois Ulf Kristersson.
Viktor Orban à Budapest, le 23 février 2024. (Bernadett Szabo/REUTERS)
publié le 23 février 2024 à 22h02

Le feu vert est donné. Viktor Orbán, dernier dirigeant à ne pas avoir validé l’adhésion de la Suède à l’Otan, a finalement donné son accord ce vendredi 23 février. Plus tôt dans la journée, il avait reçu le Premier ministre suédois Ulf Kristersson et avait promis de «sceller» un accord, trois jours avant le vote du Parlement à Budapest. D’après le New York Times, le dirigeant hongrois a affirmé que la visite de son homologue avait rétabli la confiance. «Nous sommes prêts à nous battre les uns pour les autres, à donner notre vie les uns pour les autres», assure-t-il lors d’une conférence de presse conjointe à Budapest avec Ulf Kristersson.

«Bienvenue en Hongrie», a écrit sur X au début de la rencontre le chef nationaliste du gouvernement hongrois, en postant une photo des deux hommes. «Nous sommes favorables à la paix, alors que les Suédois sont favorables à la guerre dans le conflit russo-ukrainien», a-t-il par ailleurs déclaré lors d’un entretien à un média proche du pouvoir. Mais «nous sommes capables de coopérer sur la base d’intérêts. Je pense que nous allons sceller cela aujourd’hui, et lundi, le Parlement hongrois pourra apposer le sceau final ou la signature sur le traité», a-t-il ajouté.

Après une interminable saga, le pays nordique, candidat depuis le printemps 2022, espérait voir avec ces mots rassurants le dernier obstacle se lever sur une route bien plus accidentée que prévu. Il lui aura fallu pour cela faire un geste et répondre à l’invitation lancée en janvier par Viktor Orbán, afin de restaurer la «confiance». «La défense et la coopération en matière de sécurité» devaient être au menu de l’entretien des deux hommes, selon un communiqué du gouvernement suédois publié en amont. En revanche, pas de «négociations» ni «d’exigences» sur le dossier de l’Otan, avait bien précisé Stockholm auparavant.

Attitude de «dénigrement»

Viktor Orbán, qui se démarque dans l’UE en maintenant seul des liens bilatéraux étroits avec le Kremlin, a donné de longue date son soutien de principe à la candidature suédoise, mais traînait jusqu’ici des pieds. Il a dénoncé à plusieurs reprises l’attitude de «dénigrement» de Stockholm à l’égard de son gouvernement, accusé de dérive autoritaire. De telles inquiétudes sur l’Etat de droit et la corruption ont poussé Bruxelles à geler des milliards d’euros de fonds.

La Hongrie avait promis de ne pas être le dernier pays à donner son feu vert mais finalement, elle s’est fait devancer par le Parlement turc qui a approuvé en janvier l’adhésion après 20 mois de tractations. Stockholm avait annoncé sa candidature à l’Otan en mai 2022, dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine, en même temps que la Finlande, devenue en avril 2023 le 31e membre de l’organisation.