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Reconnaissance

Le prix Right Livelihood équivalent du Nobel a été décerné à SOS Méditerranée

Connu comme le «Nobel alternatif», le prix Right Livelihood récompense les personnes et les organisations qui œuvrent pour l’environnement et le développement.
Les migrants à bord de l'"Ocean Viking", le navire de SOS Méditerranée. (Photo/KONTROLAB. IPA. SIPA)
publié le 28 septembre 2023 à 10h04

«Nobel alternatif» et prélude à la semaine des Nobel, le prix Right Livelihood a été décerné ce jeudi à plusieurs lauréats dont l’ONG de secours aux migrants SOS Méditerranée pour ses opérations de sauvetage sur la «route migratoire la plus meurtrière du monde».

«L’engagement indéfectible de l’organisation a non seulement sauvé des vies mais a aussi permis de sensibiliser le grand public, les institutions européennes et les gouvernements sur les réalités de la crise humanitaire en Méditerranée», a estimé le jury.

SOS Méditerranée est née en 2015 de la rencontre entre une humanitaire française, Sophie Beau, et un capitaine de marine marchande allemand, Klaus Vogel. Tous deux étaient ulcérés de voir l’Italie mettre fin à son vaste programme d’opérations de sauvetage de migrants qui se noient sur la route de l’Europe. Depuis, avec ses deux navires successifs, l’Aquarius à la coque orange fluo puis l’Ocean Viking, rouge et blanc, l’association porte assistance aux migrants en détresse en Méditerranée et assure leur prise en charge médicale et psychologique. Depuis le début de ses opérations, SOS Méditerranée a déclaré avoir secouru près de 39 000 personnes.

La fondation suédoise, dont la récompense est considérée comme un prix Nobel alternatif, a également distingué l’organisation environnementale Mother Nature Cambodia et la défenseure de l’environnement kenyanne Phyllis Omido. Elle a aussi récompensé la diplomate et médecin de formation ghanéenne Eunice Brookman-Amissah pour son engagement en faveur de l’amélioration des conditions d’avortement en Afrique. Les quatre lauréats «ont combattu pour les droits à la santé, à la sécurité, à un environnement sain et à la démocratie», a dit le directeur de la fondation, Ole von Ueskull, dans un communiqué.

La Kényane Phyllis Omido a, elle, été distinguée pour avoir défendu les droits et la santé des habitants d’Owino Uhuru, près de Monbassa, qui souffrent d’empoisonnement au plomb hérité d’une usine recyclant des batteries au plomb utilisées dans les voitures.

La fondation a récompensé l’ONG cambodgienne Mother Nature Cambodia «pour son travail aux côtés des communautés locales pour préserver la nature et les moyens de subsistance même face à une répression croissante du gouvernement contre l’activisme de la société civile».

Elle a décerné à Eunice Brookman-Amissah une récompense d’honneur pour les droits des femmes à disposer de leur corps en Afrique. Ses efforts ont permis des réformes des droits à l’avortement au Mozambique, Sierra Leone, Bénin, Eswatini (ex-Swaziland) et une abrogation de la législation au Ghana, Zambie, Malawi, Sénégal et à Maurice.

Le prix Right Livelihood a été créé en 1980 par le Germano-Suédois Jakob von Uexhull après que la fondation Nobel a refusé sa proposition de créer deux nouveaux prix pour l’environnement et le développement.