Sabrina Grillo est maîtresse de conférences en histoire et culture de l’Espagne contemporaine à l’université Paris-Est Créteil. Elle analyse les enseignements des élections de mardi dans la Comunidad (région) de Madrid, remportées par la présidente sortante, Isabel Díaz Ayuso (PP, droite). Un scrutin local qui, par ses enjeux et ses résultats, a revêtu une importance nationale.
Les résultats de mardi s’inscrivent-ils dans la sanction, courante en démocratie, des partis au pouvoir, dans ce cas le Parti socialiste et Podemos, qui gouvernent en coalition ?
Les résultats des scrutins précédents nous portent à croire que ce n’est pas un vote sanction mais plutôt un choix inscrit dans la continuité de l’électorat madrilène. La droite gouverne la région de Madrid depuis un demi-siècle, une longévité surprenante étant donné que le Mouvement des Indignés avait démarré à la Puerta del Sol en 2011, il y a dix ans déjà. Depuis, le Partido Popular (PP) a parfois plié et perdu des voix, mais n’a pas rompu, loin de là, comme le prouvent ces résultats.
La région solidement ancrée à droite a pourtant été le théâtre de grandes mobilisations de gauche : le 15-