Menu
Libération
Décryptage

Les câbles sous-marins, des artères aussi cruciales que vulnérables

Article réservé aux abonnés
La quasi-totalité du trafic Internet repose sur des gaines en plastique grosses comme des tuyaux d’arrosage posées au fond des océans. Mais malgré la forte inquiétude sur le risque de sabotage, le nombre de défauts et de réparations est plutôt en baisse sur l’ensemble de la planète.
Le 23 novembre 2023, le câblier «Pleijel» finit de poser à l'entrée du port de Sassnitz, en Allemagne, un câble de 800 km venant de Scandinavie. (Stefan Sauer/dpa Picture-Alliance via AFP)
publié le 16 janvier 2025 à 17h00

Quelques paires de fibres de verre fines comme un cheveu, protégées par des couches de plastique et éventuellement de métal. Le tout fait deux ou trois centimètres de diamètre et peut transporter en une seconde autant de données qu’une constellation de satellites. Alors que les Etats et leurs économies sont devenus extrêmement dépendants de leur capacité à transmettre et recevoir des données, on estime que 99 % du trafic intercontinental des communications repose aujourd’hui sur des câbles gros comme des tuyaux d’arrosage posés sur le fond des océans, très vulnérables aux aléas naturels, aux accidents et aux actes délictueux, comme le vol, le vandalisme ou le sabotage.

Faire passer de l’information sous l’eau n’est pas nouveau : en 1877, 120 000 kilomètres de câbles télégraphiques, majoritairement britanniques, couraient déjà autour de la Terre. L’arrivée de la fibre optique, qui transmet des signaux par impulsions lumineuses envoyées par laser sur de très longues distances presque instantanément, a révolutionné le secteur dans les années 1980. Aujourd’hui, près de 600 câbles sont actifs ou en projet – seul l’Antarctique n’est pas encore relié à Internet. Les plus longs font 20 000 kilomètres et desservent une ribambelle de pays, et le réseau