Pour Mahnaz (1), 30 ans, le compte à rebours a commencé. Dans deux mois, elle passera ses examens de master de management en énergies renouvelables à Almaty, au Kazakhstan. Ce n’est pas l‘échec qui inquiète l‘étudiante, mais la réussite, synonyme d’un retour au pays une fois son diplôme en poche. Ce scénario la tétanise : «Y retourner serait comme m’enterrer vivante, avec mille rêves étouffés dans mon propre corps.» Il y a quatre ans, Mahnaz a fait partie des 150 Afghanes sélectionnées par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) pour étudier en Asie centrale, grâce à une bourse de l‘Union européenne. A sa création en 2019, le programme formait de futures professionnelles censées retourner travailler en Afghanistan.
Mais le retour des talibans au pouvoir en 2021 a changé la donne. Sous leur férule, les femmes ont progressivement été