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Injustice

«Les filles ont cessé de rêver» : au Kazakhstan, les étudiantes afghanes vivent dans l’angoisse du retour

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Depuis le retour des talibans au pouvoir à Kaboul, des jeunes Afghanes poursuivent leurs études dans des universités d’Asie centrale grâce à des bourses internationales. L’échappatoire n’est que temporaire : une fois diplômées, elles doivent rentrer dans un pays privant les femmes de toute liberté.
Lina (en mai, à Almaty), étudiante venue d'Afghanistan, entreprend un bachelor en management. (Manon Madec )
par Manon Madec, correspondante à Almaty (Kazakhstan)
publié le 24 mai 2025 à 16h53

Pour Mahnaz (1), 30 ans, le compte à rebours a commencé. Dans deux mois, elle passera ses examens de master de management en énergies renouvelables à Almaty, au Kazakhstan. Ce n’est pas l‘échec qui inquiète l‘étudiante, mais la réussite, synonyme d’un retour au pays une fois son diplôme en poche. Ce scénario la tétanise : «Y retourner serait comme m’enterrer vivante, avec mille rêves étouffés dans mon propre corps.» Il y a quatre ans, Mahnaz a fait partie des 150 Afghanes sélectionnées par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) pour étudier en Asie centrale, grâce à une bourse de l‘Union européenne. A sa création en 2019, le programme formait de futures professionnelles censées retourner travailler en Afghanistan.

Mais le retour des talibans au pouvoir en 2021 a changé la donne. Sous leur férule, les femmes ont progressivement été