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Interview

«Les industriels européens de l’armement savent faire les mêmes choses que les américains»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Après le lâchage de l’Ukraine par Washington, l’historienne Nicole Gnesotto estime que la rupture avec les Etats-Unis est «définitive», même en cas de retour des démocrates au pouvoir. Et que la dépendance militaire historique du Vieux Continent vis-à-vis des Etats-Unis «est très loin d’être insurmontable».
Préparatifs de drones du renseignement militaire ukrainien, le 28 février 2025. (Evgeniy Maloletka/AP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 4 mars 2025 à 20h29

Pour Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors et ancienne directrice de l’Institut de sécurité de l’Union européenne, l’Europe ne peut se passer à court terme de la protection militaire des Etats-Unis. Néanmoins, pour cette spécialiste des questions stratégiques et européennes qui vient de publier Défense 2025 : sortir des sentiers battus, la rupture du lien transatlantique avec des Etats-Unis qui basculent dans l’autoritarisme est irrémédiable. Même si les démocrates parviennent à reprendre le pouvoir un jour.

Après l’annonce de l’arrêt de l’aide militaire américaine à Kyiv, comment convaincre les Etats-Unis de rester en Europe à court terme ?

On pourrait déjà faire savoir à Donald Trump que s’il refuse de nous aider à sécuriser un éventuel accord de paix en Ukraine, nous n’achèterons plus de matériel militaire américain, ce qui poussera à la faillite une partie de son industrie d’armement puisque l’Europe est son principal marché. Je ne comprends pas qu’on n’ait pas encore utilisé cet argument de négociation.

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