Chef du parti d’opposition Citoyens et citoyennes dans un Etat, Charbel Nahas, ancien ministre libanais, économiste, ingénieur diplômé de Polytechnique et de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, veut imposer un autre rapport de force entre les politiques et la population.
Par quel bout prendre la crise multidimensionnelle dans laquelle le Liban s’est englué ?
Il ne s’agit pas au Liban d’une crise financière classique qui aurait découlé d’une baisse des exportations ou d’une défaillance technique dans le système financier. Bien au contraire. Le système a perduré encore près de vingt-cinq ans. Il a pu se maintenir tantôt en mettant à profit les développements économiques extérieurs, la montée des prix du pétrole, la crise de 2008, tantôt en mettant à profit des développements politiques internes.
Vous utilisez le mot «prouesses» dans un sens négatif ?
Bien sûr. Ces prouesses ont produit d’une part une aggravation colossale des pertes, mais elles ont aussi ancré la légitimité du système au point que seule une minorité de Libanais, parmi les plus âgés, gardent le souvenir d’un autre système que ce casino merveilleux où l’on gagne à tous les coups. Et par la suite, quand l’effondrement est survenu, il a produit l’effet d’une fin du monde.
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Pouvez-vous expliquer comment fonctionnait ce «casino merveilleux» ?
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