Près du centre éducatif où il travaille comme homme à tout faire, Mohammad, 26 ans, est un jeune Palestinien banal. Souriant, badin, le timbre doux, on ne le prendrait presque pas au sérieux quand au détour d’une conversation, il murmure : «Depuis le 7 octobre, je pense que le moment est venu : je dois devenir un combattant.»
Dans le camp palestinien de Sabra, au sud de Beyrouth, le Hamas a gagné du terrain. Les portraits de Yasser Arafat, délavés en nuances de cyan par la pluie et le temps, font désormais pâle figure face aux affiches d’Abou Obeïda, le porte-parole des brigades Al-Qassam. «J’ai même des amis qui veulent appeler leur fils Obeïda», reconnaît Mohammad quand il passe devant l’un des portraits tout récemment accroché. «Mon père était au Fatah, reprend-il. Mais rien n’a changé avec eux. Si tu parles aux gens de ma génération, tu verras que beaucoup soutiennent le Hamas