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Indécision

L’impossible «condamnation» de la Russie à l’ONU

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Au terme de longues tractations, l’Assemblée générale de l’ONU a voté un texte «déplorant» l’agression russe. Pour de nombreux Etats, il reste compliqué de se positionner fermement sur une condamnation ou un soutien ferme de la Russie.
(Alice Clair/Julien Guillot)
publié le 2 mars 2022 à 19h30

Il a fallu une semaine laborieuse d’efforts diplomatiques pour parvenir mercredi au vote d’une résolution sur l’Ukraine à l’Assemblée générale de l’ONU. Et il a fallu surtout éviter de «condamner» l’attaque de la Russie pour obtenir qu’une majorité des 193 membres votent un texte réclamant «l’arrêt des combats». Soumise au vote, la résolution a été approuvée par 141 pays à l’issue d’une «session extraordinaire d’urgence» de l’Assemblée générale, la première depuis quarante ans. Cinq pays ont voté contre : la Russie, la Syrie, le Bélarus, l’Erythrée et la Corée du Nord. Trente-cinq se sont abstenus, dont la Chine et l’Inde. Le texte «déplore dans les termes les plus vifs l’agression de la Russie contre l’Ukraine» et affirme «son attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine», reprenant les termes de la résolution rejetée la semaine dernière au Conseil de sécurité de l’ONU en raison du veto russe. Ce vote massif à l’Assemblée générale, dont les résolutions ne sont pas légalement contraignantes, a une valeur essentiellement diplomatique. Il cache l’absence de consensus sur la condamnation de l’agression russe sur l’Ukraine.

Les pays qui se sont frontalement engagés à soutenir l’Ukraine, occidentaux et démocratiques essentiellement, ne sont en fait qu’une minorité. Une autre minorité, minuscule celle-ci, soutient aveuglément l’offensive de Poutine. Enfin, une grande majorité des Etats ne prennent pas de