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Analyse

Pourquoi l’Iran est la cible de la haine féroce de l’Etat islamique

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Le groupe jihadiste a revendiqué le double attentat de mercredi 3 janvier dans le sud du pays. Parce qu’il est à majorité chiite, ses habitants ne sont pas considérés comme de véritables musulmans par Daech, qui attaque le pays depuis 2017.
Lors des funérailles d'une des victimes de l'attentat à Kerman (Iran), la foule tient des drapeaux et des pancartes anti-Etats-Unis et anti-Israël. A Téhéran, le 5 janvier. (Atta Kenare /AFP)
publié le 5 janvier 2024 à 18h55

Des drapeaux iraniens, du Hezbollah libanais et des slogans : «Mort à l’Amérique ! Mort à Israël !» La foule réunie vendredi 5 janvier à Kerman (sud) pour rendre hommage aux 89 victimes d’un double attentat commis mercredi près de la tombe du général Qassem Soleimani, a suivi les accusations du président iranien Ebrahim Raïssi et du général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, qui avaient fait le déplacement. Malgré la revendication de l’Etat islamique (EI) et sans fournir aucune preuve, les deux officiels ont imputé la responsabilité de l’attaque aux Etats-Unis et au Mossad israélien. «[L’Etat islamique] a disparu et ne peut agir désormais que comme mercenaire de la politique sioniste et américaine», a déclaré le général Salami. Raïssi a lui affirmé que le groupe jihadiste avait été «formé» par Israël.

L’EI n’a pas réagi, il n’en a pas besoin. Il avait déjà revendiqué jeudi l’attentat via Telegram, indiquant que deux de ses membres avaient actionné leur ceinture d’explosifs lors «d’un grand rassemblement d’apostats, près de la tombe de leur leader Qassem