L’ONU a assuré lundi 20 octobre que les quinze membres de son personnel international retenus sur leur lieu de travail par les rebelles houthis du Yémen depuis samedi, «sont désormais libres de se déplacer à l’intérieur du complexe de l’ONU à Sanaa et sont en contact avec leurs entités respectives de l’ONU et leurs familles». Ils avaient été enfermés à la suite d’un raid sur leur complexe dans la capitale du pays contrôlée par les insurgés. En plus de ces quinze étrangers, cinq membres du personnel national étaient également retenus, ils ont été libérés annonce également l’ONU dans son communiqué.
A lire aussi
«Cinq membres du personnel national et 15 membres du personnel international sont détenus dans le complexe» de l’ONU dans lequel les rebelles pro-iraniens ont effectué une descente samedi, avait affirmé Jean Alam, porte-parole du coordinateur résident de l’ONU au Yémen.
Ce dernier avait également précisé que onze autres employés nationaux avaient été relâchés après avoir été interrogés et que l’ONU était en contact avec les Houthis et d’autres parties pour «résoudre cette grave situation le plus rapidement possible, mettre fin à la détention de tout le personnel et rétablir le contrôle total de ses installations à Sanaa». Jean Alam avait également déclaré que des forces de sécurité houthies étaient entrées «sans y être autorisées» dans le complexe onusien à Sanaa. Les détenus sont soupçonnés d’espionnage au profit des Etats-Unis et d’Israël, selon haut responsable houthi.
Des accusations qui «compromettent les opérations vitales de secours»
Ce nouvel incident est survenu alors que des dizaines de membres de l’ONU ont été arrêtés ces derniers mois dans les régions contrôlées par les insurgés yéménites, soutenus par l’Iran. Les rebelles ont déjà pris d’assaut des bureaux de l’ONU à Sanaa le 31 août, détenant une dizaine d’employés, selon l’organisation internationale.
Jeudi, dans un discours télévisé, le chef des rebelles, Abdelmalek al-Houthi, avait affirmé que ses forces avaient démantelé «l’une des cellules d’espionnage les plus dangereuses», présentée comme «liée à des organisations humanitaires telles que le Programme alimentaire mondial et l’Unicef». Des accusations qualifiées samedi de «dangereuses et inacceptables» par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, pour qui elles «mettent gravement en danger la sécurité du personnel onusien et des travailleurs humanitaires, et compromettent les opérations vitales de secours».
Mi-septembre, le coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire au Yémen a été officiellement transféré de Sanaa, la capitale aux mains des Houthis, à Aden, la capitale provisoire du gouvernement internationalement reconnu. Dix ans de guerre civile ont plongé le Yémen, l’un des pays les plus pauvres de la péninsule arabique, dans l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU.
Mis à jour lundi 20 octobre à 17 h 45 avec l’annonce de la liberté de se déplacer et la libération des cinq employés étrangers.