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L’ONU demande à l’Iran de libérer la Prix Nobel de la paix 2023, Narges Mohammadi

Dans la foulée de l’annonce du prix, ce vendredi 6 octobre, l’ONU a demandé la libération de la lauréate, la militante iranienne des droits humains, emprisonnée depuis un an à Téhéran.
Narges Mohammadi (photo sans date). (Mohammadi family archive photos/REUTERS)
publié le 6 octobre 2023 à 12h28

Après la récompense, la liberté ? L’ONU a demandé ce vendredi 6 octobre la libération de la lauréate du Nobel de la paix 2023, la militante iranienne des droits humains Narges Mohammadi, récompensée pour distinguer «le courage et la détermination» des femmes de son pays. «Le cas de Narges Mohammadi est emblématique des risques énormes que prennent les femmes pour défendre les droits de tous les Iraniens. Nous demandons sa libération et celle de tous les défenseurs des droits humains emprisonnés en Iran», a réagi le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.

La militante et journaliste de 51 ans, détenue depuis plus d’un an à la prison d’Evin à Téhéran, a été récompensée ce vendredi «pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous». «Cela distingue vraiment le courage et la détermination des femmes en Iran, qui sont une source d’inspiration pour le monde entier», a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Elizabeth Throssell, lors d’un point de presse à Genève. «Nous avons vu leur courage et leur détermination face aux représailles, aux intimidations, à la violence et aux détentions», a-t-elle ajouté.

Vingt-cinq ans d’engagement

Vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l’homme fondé par Shirin Ebadi, elle aussi prix Nobel en 2003, Narges Mohammadi a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis vingt-cinq ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort. Elle est récompensée un an après le début de «Femme, Vie, Liberté», un vaste mouvement de contestation en Iran déclenché par la mort d’une Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, qui avait été arrêtée à Téhéran pour non-respect du strict code vestimentaire islamique.

«Je n’arrêterai jamais de lutter pour l’instauration de la démocratie, de la liberté et de l’égalité», a-t-elle fait savoir dans un message transmis à sa sœur il y a quelques jours en prévision d’un potentiel prix Nobel. «Il est certain que le prix Nobel de la paix va me rendre plus résistante, plus déterminée, plus optimiste et plus enthousiaste sur cette voie, et il va accélérer mon pas, affirme Narges Mohammadi. Je resterai en Iran et je continuerai ma lutte civique pour les opprimés et face à nos institutions répressives, même si je dois passer le reste de ma vie en prison.»