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Libération
Phénomène extrême

Rétrogradé en catégorie 4, l’ouragan Milton inquiète toujours la Floride et le Mexique

Un nouveau cyclone tropical, nommé Milton, est qualifié «d’extrêmement dangereux» ce lundi 7 octobre, à l’approche des côtes du Mexique et des Etats-Unis qu’il devrait atteindre mercredi. Les deux pays ont déjà été gravement touchés par le passage d’Hélène il y a quelques semaines.
Le sud-est des Etats-Unis et le Mexique se préparent au passage d'un nouvel ouragan, Milton, qui touchera la Floride en milieu de semaine. (Bryan R. Smith/AFP)
publié le 7 octobre 2024 à 16h10
(mis à jour le 8 octobre 2024 à 9h03)

Pas de répit dans le golfe du Mexique. Après le passage de Hélène, un nouvel ouragan, Milton, qui se déplace actuellement en direction de la Floride, a atteint la puissance maximale pour ce type de tempête, a annoncé lundi le National Hurricane Center (NHC), l’agence américaine de surveillance des ouragans. D’abord relevé en catégorie 3, puis 4, au fil de la journée, Milton est devenu en début de soirée un ouragan de catégorie 5 sur l’échelle Saffir-Simpson, la plus élevée. Ce mardi 8 octobre, l’ouragan affaibli a été rétrogradé en catégorie 4 tout en demeurant «extrêmement dangereux», avant son arrivée prévue mercredi en Floride dans le sud-est des Etats-Unis, a annoncé le Centre national des ouragans américain (NHC).

«Milton devrait rester un ouragan extrêmement dangereux jusqu’à ce qu’il touche terre en Floride», a déclaré le NHC dans un bulletin, précisant que le phénomène était accompagné de vents soutenus soufflant à environ 250 km/h. Milton se déplace de manière «erratique» dans le golfe du Mexique vers les côtes américaines, qu’il devrait toucher mardi soir ou mercredi. La NHC prévient que «des dégâts dévastateurs seront causés» même aux maisons bien construites. En outre, «l’électricité et l’eau seront indisponibles pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, après le passage de la tempête».

Les autorités ont émis des ordres d’évacuation pour certaines parties du comté de Pasco et de l’île d’Anna Maria, près de Tampa, dès ce lundi, tandis qu’une poignée d’autres localités ont ordonné aux résidents de certains types de bâtiments, comme les établissements de soins de longue durée, d’évacuer. De son côté, le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis, a élargi dimanche 6 octobre à d’autres localités, l’état d’urgence déclaré la veille. Ainsi sur 67 comtés, 51 sont désormais concernés.

«Nous sommes totalement prêts», a assuré Deanne Criswell, la directrice de l’agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (Fema). Au total, 1 500 soldats sont mobilisés et s’ajoutent aux milliers de secouristes et membres de la Garde nationale, une force de réserve. «Nous avons commencé à nous préparer à cela il y a plusieurs jours. Nous allons déployer des ressources pour répondre aux besoins» des populations, a-t-elle déclaré lors d’une interview sur ABC, précisant que des équipes étaient déjà sur place.

Les Etats-Unis encore sous le choc de l’ouragan Hélène

La montée en puissance de Milton suscite de l’inquiétude en Floride et dans le reste du sud-est américain, dont une large partie est sinistrée depuis le passage dévastateur d’Hélène. Cet ouragan de catégorie 4, qui s’est abattu dans la région le 26 septembre, a fait au moins 226 morts à travers une demi-douzaine d’Etats du sud-est du pays dont au moins quatorze en Floride, provoquant des inondations destructrices. Les secours tentent encore aujourd’hui de venir en aide aux nombreuses victimes de ce passage, le plus meurtrier aux Etats-Unis depuis Katrina en 2005.

Face à cette nouvelle menace, le président américain a appelé dimanche «tous les habitants de Floride à écouter les responsables locaux et à se préparer en conséquence». Tout en réitérant son engagement à épauler «aussi longtemps qu’il le faudra» les régions sinistrées du sud-est, Joe Biden a annoncé le déploiement de 500 soldats supplémentaires en Caroline du Nord, l’Etat le plus touché par l’ouragan Hélène avec au moins 118 morts.

La région ne devrait pas connaître de répit avant le mois de novembre, avait estimé l’observatoire météorologique américain (NOAA) en mai dernier. Les experts avaient prévenu que la saison des ouragans, qui s’étend de début juin à fin novembre, s’annonçait cette année extraordinaire, avec la possible émergence de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus. En réchauffant les eaux des mers et des océans, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants, selon les scientifiques.

Mise à jour : le 8 octobre à 8 h 43 avec la rétrograde en catégorie 4 de Milton.