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Justice internationale

Mandat d’arrêt de la CPI : Benyamin Nétanyahou bénéficie d’une «immunité», selon la diplomatie française

Guerre au Proche-Orientdossier
Après avoir assuré que la France respecterait la décision de la Cour Pénale Internationale ce mercredi 27 novembre, Jean-Noël Barrot a évoqué de possibles «questions d’immunité» pour «certains dirigeants» prévues par le traité de Rome.
Benyamin Nétanyahou à la télévision israélienne mardi 26 novembre 2024. (Service de presse du gouvernement israélien/AP)
publié le 27 novembre 2024 à 13h02

Du flou, toujours du flou. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu bénéficie d’une «immunité» qui «devra être prise en considération» en dépit du mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), a estimé ce mercredi 27 novembre le ministère français des Affaires étrangères.

Dans un communiqué, le Quai d’Orsay invoque les obligations prévues dans le droit international liées aux «immunités des Etats non parties à la CPI», ce qui est le cas d’Israël. Il ajoute que «de telles immunités s’appliquent au Premier ministre Nétanyahou et autres ministres concernés» par un mandat d’arrêt de la Cour. Ces immunités «devront être prises en considération si la CPI devait nous demander leur arrestation et remise», poursuit le ministère dans un communiqué.

Outre Benyamin Netanyahu, la Cour pénale internationale a lancé la semaine dernière un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ex-ministre israélien de la Défense Yoav Gallant - ainsi que contre le chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif - pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait déjà évoqué un peu plus tôt mercredi, de possibles «questions d’immunité» pour «certains dirigeants» visés par un mandat de la CPI, sans entrer alors dans les détails. «C’est en dernier ressort à l’autorité judiciaire qu’il appartiendra de se prononcer», avait-il ajouté.

Effort diplomatique pour une trève Liban

Un article du Statut de Rome de 1998, instituant la CPI, aborde la question de l’immunité de dirigeants de pays ne reconnaissant pas la cour, même s’il peut rester ouvert à diverses interprétations. Depuis l’annonce par la CPI du mandat d’arrêt visant Benyamin Netanyahu, la France avait répété qu’elle appliquerait ses obligations au titre du droit international, mais sans dire clairement si elle arrêterait le Premier ministre israélien si celui-ci venait en France. Une position plus floue que d’autres pays, comme l’Italie et le Royaume-Uni qui ont immédiatement annoncé qu’ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI.

La déclaration française survient quelques heures après l’entrée en vigueur, tôt mercredi matin, d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et le mouvement libanais armé soutenu par l’Iran. Ce cessez-le-feu a notamment été permis par un effort diplomatique intense mené conjointement depuis plusieurs mois par les Etats-Unis et la France.