«Et là, ils me prennent mon téléphone.» C’est le dernier SMS qu’a envoyé une étudiante française mardi 14 mai vers 22 heures (heure de Paris), depuis Athènes, à quelques personnes alertées de son sort. La jeune fille a été arrêtée la veille, lundi 13 mai, avec vingt-sept autres étudiants, dont deux autres Français, suite à l’évacuation d’un campement organisé dans l’université de droit pour protester contre la situation à Gaza. Elle est depuis détenue dans la cellule d’un commissariat. Si les Grecs ont été relâchés vingt-quatre heures plus tard, les Européens, eux, ont été transférés vers une autre prison. Ils étaient toujours en cellule mercredi et seraient menacés d’être «expulsés».
L’affaire débute ce lundi 13 mai, lorsque plusieurs organisations décident de manifester dans les rues de la capitale grecque pour dénoncer «le massacre en cours à Gaza», selon leurs mots. A l’issue du défilé, des étudiants ainsi que des membres du très dogmatique parti communiste KKE, dont le chef de la formation Dimitris Koutsoumbas, installent des tentes devant l’université d’Athènes, sur l’avenue Panepistimiou, ainsi qu’une grande banderole portant ces mots : «Comment allez-vous en classe aujourd’hui ? Souvenez-vous… à Gaza, il n’y a plus d’universités.» Une quarantaine de jeunes décident alors d’occuper les locaux de la faculté de droit d’Athènes.
«Eliminer toute protestation politique»
Le lendemain à l’aube, la police anti-émeute et la sécurité de l’Etat lancent une opération dans le bâtiment de l’univ